San Vito Lo Capo compte 900 hôtels, cela en dit long sur le succès touristique de cette destination de Trapani, en Sicile. Les raisons pour expliquer cette vague d’Italiens qui choisissent de visiter San Vito Lo Capo chaque année sont simples : une mer cristalline qui n’a rien à envier aux destinations des caraïbes. Il suffit de regarder une photo de la célèbre plage urbaine pour se rendre compte que ce n’est pas une exagération. En juillet et août, cela affecte l’espace disponible sur la plage et la possibilité de trouver un parking, mais malgré cela, San Vito reste une destination très calme et reposante. Si vous évitez les plages plus fréquentées et roulez quelques minutes, vous trouverez la solitude et la beauté dans la réserve du Zingaro ou dans les criques entre Castelluzzo et Macari.
La vie se déroule autour de Corso Novara où se distingue la forteresse, sanctuaire dédié au culte de San Vito qui attire chaque année des milliers de pèlerins depuis des siècles. Déplacez-vous de quelques kilomètres pour découvrir les merveilles de l’histoire et de l’architecture : Ségeste avec son temple mythique, Erice avec son histoire millénaire, Scopello avec sa Tonnara et ses stacks. En bref, San Vito n’est pas seulement une belle destination balnéaire, mais elle est également idéale pour ceux qui recherchent des vacances culturelles dans l’un des plus beaux endroits de la Sicile. Ci-dessous, voici les 10 choses à faire absolument à San Vito Lo Capo lors d’un séjour :
1. Le centre historique de San Vito Lo Capo
Au cœur de San Vito Lo Capo, l’église-forteresse dédiée à Saint Vito se dresse fièrement, témoignant de l’histoire mouvementée et du mélange culturel de la région. Construite au 14ème siècle pour protéger les habitants des raids pirates, elle combine des éléments architecturaux normands, arabes et byzantins, reflétant les différentes civilisations qui ont laissé leur empreinte sur l’île.
Les rues adjacentes regorgent de petites boutiques artisanales où les visiteurs peuvent trouver des souvenirs uniques, tels que des céramiques peintes à la main et des produits locaux typiques, y compris le célèbre pesto alla trapanese. Les gourmands seront ravis par les trattorias et cafés où ils pourront déguster des spécialités siciliennes, comme le couscous de poisson.
La visite du centre historique de San Vito Lo Capo est une immersion dans un monde où le temps semble s’être arrêté, permettant de découvrir la beauté naturelle et architecturale de la région, mais aussi de s’immerger dans l’âme sicilienne, faite de traditions, d’histoire et d’accueil chaleureux.
2. La réserve naturelle du Zingaro
De la Tonnarella dell’Uzzo à San Vito Lo Capo commence la Riserva dello Zingaro, une étendue de côte extraordinaire qui se termine à Scopello, sur le territoire de Castellammare del Golfo. La randonnée la plus facile est de 7 km, mais quelle merveille en chemin ! Sans parler des 7 criques qui se succèdent le long du parcours : Cala Tonnarella dell’Uzzo, Cala dell’Uzzo, Cala Marinella, Cala Berretta, Cala della Disa, Cala del Varo et Cala Capreria. La première crique (Tonnarella) est située à seulement 20 minutes à pied de l’entrée de San Vito, c’est donc la plus fréquentée : lorsque vous allez plus loin dans la réserve, la présence humaine se raréfie, de sorte que les criques centrales sont presque toujours calmes ou peu fréquenté. Voir mon article sur la réserve naturelle du Zingaro.
3. La plage de San Vito Lo Capo
Si vous avez déjà vu une photo de San Vito Lo Capo, elle montrait probablement sa célèbre plage urbaine : d’un côté il y a Monte Monaco avec sa forme caractéristique, de l’autre le phare de San Vito. Il y a 3 km de sable fin qui plongent dans une mer cristalline, presque des Caraïbes : les italiens l’appelle « Caraïbes de l’Italie ». Rien à envier aux couleurs des cartes postales de lieux exotiques à des milliers de kilomètres de l’Italie. Évidemment l’ambiance est typiquement italienne et sicilienne : en juillet et août il y a beaucoup de monde et il y a des compétitions pour prendre les places les plus proches de la mer, parmi les parasols. Le sable est très clair, l’eau jamais froide et presque toujours calme, et elle convient également aux enfants car elle se s’enfonce lentement dans la mer.
Plus loin dans la mer, la plage urbaine de San Vito devient un paradis pour les amateurs de masques et de palmes : les fonds marins, en effet, sont riches en posidonie et en poissons. La plage a reçu à plusieurs reprises le drapeau bleu et vert, émis par des pédiatres comme plage adaptée aux enfants. Derrière la plage se trouve la promenade de San Vito avec ses bars, restaurants et boutiques et juste après le village avec ses maisons blanches caractéristiques. Il n’est pas facile de trouver un parking à proximité immédiate de la promenade mais il y a de nombreux parkings payants dans les rues.
4. Les plages de Macari et Castelluzzo
Avant d’arriver à San Vito Lo Capo, un large panorama s’ouvre sur une série de plages, baies, criques et grottes : c’est le tronçon de côte qui s’étend autour des villages de Macari et Castelluzzo, à 3 minutes en voiture de San Vito, c’est un autre monde qui s’ouvre dans cette zone !
Ici les maisons sont peu nombreuses, entourées de végétation méditerranéenne et tout autour du bleu de la mer et d’un ciel infini. Cela part de La Calazza, en partie sablonneuse mais avec des galets dans l’eau, entourée de broussailles méditerranéennes et presque isolée. Ce tronçon de côte atteint la baie de Santa Margherita et peut être atteint par un train qui part des deux grands parkings et s’arrête dans les 5 criques et plages le long de la côte. Le fond de sable et la longueur (250 mètres) en font l’alternative idéale à la plage bondée de San Vito. Elle tire son nom d’une chapelle dédiée au saint qui se trouve le long de la route. C’est l’une des côtes les plus intactes de la Sicile.
Plus loin se trouve la grande plage de Macari, avec ses criques déchiquetées : la Cala del Bue Marino, récompensée en 2016 par le concours Legambiente « La plus belle que vous soyez ». Immédiatement après, il y a Isulidda (petite île), qui tire son nom de l’îlot en face. En levant les yeux, il y a la Torre dell’Isulidda, construite ici pour garder cette partie de la côte. En chemin, la chapelle de Santa Crescenzia vaut un arrêt et quelques photos : de style mauresque, elle a été construite au 13ème siècle en l’honneur de l’infirmière de San Vito, Crescenzia. Le meilleur coucher de soleil d’Italie peut être apprécié depuis le Belvédère de Macari, vous le reconnaîtrez avec la foule qui attend !
5. La Tonnara del Secco
La dernière fois que des filets ont été lâchés dans ce piège à thon, c’était en 1965 : depuis lors, la Tonnara est fermée, mais son architecture reste debout, même si elle est un peu défraîchie. Cette Tonnara tire son nom des eaux peu profondes qui se trouvent devant les bâtiments, qui permettent même aux plus petits de prendre un bain en toute tranquillité. L’histoire de ce piège commence au Paléolithique car dans les grottes alentour, des restes de pêche au thon ont été trouvés.
Ce sont alors les Romains qui utilisaient les cuves pour travailler le poisson et créer le garum, le condiment préféré de la table romaine. Autorisé en 1412 par Ferdinando d’Aragona, le piège appartiendra au monastère de Santa Rosalia à Palerme jusqu’en 1872, date à laquelle les biens ecclésiastiques seront mis en vente par l’État italien nouveau-né.
Les bâtiments que nous voyons aujourd’hui ont été construits à partir de 1872 par Cav. Vito Foderà, ancien propriétaire de la Tonnara Magazzinazzi de Castellamare. Après la mort de Foderà, la Tonnara fut achetée par les frères Plaja en 1929 qui la gérèrent jusqu’en 1965, année de sa fermeture. Rachetée par le voyagiste Valtur, alors en faillite, la Tonnara attend désormais un plan de redressement. Cette Tonnara est également célèbre dans toute l’Italie parce qu’elle a été utilisée comme décor pour certains épisodes du fameux commissaire Montalbano (Le tour de la bouée) et pour la fiction « Cefalonia ». Aujourd’hui, le piège conserve encore des bateaux et des filets de pêche désaffectés, conservés dans les différents entrepôts. Le long dallage en béton d’où descendaient les bateaux est l’endroit idéal pour une journée ensoleillée avec la mer bleue à quelques mètres.
6. Le phare de San Vito Lo Capo
Si vous regardez le panorama de San Vito depuis la plage, en bas à gauche, vous pouvez voir la forme du phare, l’un des plus anciens et des plus utiles de la Méditerranée.
Depuis 1859, ses lumières signalent aux marins le banc rocheux qui se trouve juste en face de San Vito et qui, au fil des siècles, a coulé des navires de tous les peuples. Le phare est constitué d’un bâtiment bas où vivait le gardien du phare et le phare actuel, une tour de 40 mètres à partir de laquelle part un rayon de lumière couvrant 20 miles nautiques. Vous arrivez au phare en 10 minutes à pied du centre, dans une zone qui n’est en général pas très visitée des touristes. L’ambiance est magique surtout au coucher du soleil ou en soirée, lorsque le phare commence à fonctionner. Malheureusement, c’est une zone militaire et ne peut pas être visitée, mais cela en vaut vraiment la peine. Tout autour, il y a une falaise aux eaux cristallines sans trop de monde. De là, alors, vous pourrez admirer un panorama privilégié et extraordinaire sur tout le golfe de San Vito Lo Capo.
7. Scopello et sa Tonnara
A quelques kilomètres de San Vito Lo Capo, de l’autre côté de la réserve du Zingaro, il y a Scopello, l’un des plus beaux villages de Sicile. En réalité ce n’est pas un vrai village mais un baglio, un bâtiment fortifié avec une grande cour. La vie du village et les touristes qui viennent le visiter se concentrent sur la petite place du baglio : bars, restos et boutiques sur quelques mètres carrés.
Tout autour du baglio, il y a quelques restaurants, cafés et maisons à louer pour les touristes en quête de tranquillité. La tour Bennistra veille sur le village, la plus majestueuse des tours de guet de ce tronçon de côte : l’atteindre est une expérience. La vue balaie tout le golfe de Castellammare.
Scopello est surtout célèbre pour sa Tonnara, l’une des mieux conservées de Sicile. Construite vers 1200, dans la dernière période d’activité, elle appartenait à la famille Florio, jusqu’à sa fermeture définitive en 1981. Les entrepôts pour les filets et les bateaux, les bâtiments où habitaient les pêcheurs et le directeur sont visibles et parfaitement bien conservés. Dans ces salles, il est aujourd’hui possible de faire une visite guidée avec des projections sur l’histoire du piège à thon. La merveille du lieu sont les deux stacks qui peuvent être atteints en nageant : le fond marin est d’un bleu intense avec une faune et une flore marines riches. L’entrée de la Tonnara, ouverte tous les jours de 10H00 à 17H00, est payante (4€ par personne) et avec des places limitées, il est donc conseillé d’arriver tôt le matin surtout dans les périodes les plus touristiques. À l’intérieur, il y a des distributeurs automatiques et un petit point de rafraîchissement agréable.
8. Ségeste et Castellammare del Golfo
À 1h de route, il y a un lieu mythique dans l’histoire de l’Italie : c’est Ségeste, qui, selon la légende, a été fondée par Enée, le réfugié troyen dont les descendants ont plus tard fondé Rome. Dans l’Énéide, Virgile nous raconte qu’Énée, avec Aceste, qui régnait déjà sur Erice, fonda Ségeste pour faire vivre des hommes, des femmes et des enfants fatigués de naviguer à la recherche d’une terre où se réfugier. Ségeste était une ville puissante et riche, toujours en guerre avec Sélinonte à proximité : le temple grec date de cette période dorée, une vision qui émerge de la végétation !
Ces 36 colonnes doriques, hautes de 10m et parfaitement conservées, étaient le lieu de culte des élymes. Lors du Grand Tour en Italie, ce temple a été visité par Goethe et est devenu une destination phare pour ceux qui visitent la région. Au-dessus du parc archéologique, il y a le théâtre grec de Ségeste avec une belle vue =sur l golfe de Castellammare et ce qui reste de l’ancienne ville Agora.
De retour de Ségeste, Castellammare del Golfo vaut également le détour, une ville de grande tradition maritime avec une cuisine délicieuse : restaurants et bars se succèdent à quelques mètres de la mer le long de la promenade dominée par le château.
9. Erice
Un autre incontournable dans les environs de San Vito Lo Capo est Erice, l’un des plus beaux villages d’Italie. Selon la légende, il a été fondé par Enée pour abriter les restes de son père Anchises, décédé dans ces lieux. Si vous ne souffrez pas de vertige, la meilleure façon de vous y rendre est le téléphérique qui part de Trapani et mène directement à l’entrée du village. Sur de grandes étendues, les murs cyclopéens d’origine qui ont défendu le village pendant des siècles sont encore visibles.
Immédiatement après être entré dans le village par la Porta Trapani, sur la gauche, vous trouverez l’église Madrice, dédiée à Maria Assunta : c’est le monument religieux le plus important d’Erice. Construit à l’époque de Constantine (4ème siècle avant JC), il avait pour but de soustraire les gens au culte de Vénus Erycina qui avait son centre dans le château que l’on peut encore visiter aujourd’hui. Rénové plusieurs fois au cours des siècles, elle présente aujourd’hui un extérieur de style gothique du 14ème siècle et une variété de styles intérieurs, en particulier de la Renaissance. Le clocher extérieur (ouvert aux visiteurs) d’où l’on peut admirer une vue magnifique sur les toits du village était en fait une ancienne tour de guet construite à la fin du 200 par Frédéric III d’Aragon. Haut de 28 mètres, vous atteignez le sommet en abordant un escalier de 108 marches.
Le long de la pente raide du village, vous trouverez des magasins et des restaurants, jusqu’à la Piazza Garibaldi, ou Piazza Municipio. De là, chaque chemin mène au Château de Vénus, un bâtiment construit sur le site d’un ancien rite dédié d’abord à la déesse phénicienne Astarté, puis à Aphrodite et enfin à la Vénus romaine. En marchant sur les murs circulaires du village, vous pourrez admirer une vue splendide sur les îles Egades : en regardant en bas, vous pouvez voir le charmant château de Pepoli, construit en 1870, qui abrite aujourd’hui un musée multimédia dédié à Erice « Ville de la paix ».
10. La gastronomie à San Vito Lo Capo
C’est étrange de découvrir que le plat le plus célèbre d’Erice est le couscous, un plat arabo-berbère qui fait partie de la tradition régionale depuis des siècles et qu’ici ils appellent cuscus. À San Vito Lo Capo, cependant, ils ont fait quelque chose de plus : ils ont fait de ce plat le protagoniste du Cous Cous Fest en septembre, un événement gastronomique mais surtout d’intégration culturelle.
Cependant, le couscous se mange toute l’année dans tous les restaurants : il est à base de semoule, trempé dans du bouillon de poisson et assaisonné de poissons, crustacés, légumes, safran et plus encore. Un autre plat typique de San Vito est le busiate, une pâte artisanale locale assaisonnée de tomate, d’espadon ou de pesto à la Trapani : basilic, tomates et amandes. La cuisine de rue typique de cette région est le pane cunzato, du pain imbibé d’huile et assaisonné d’origan, de tomate, de fromage et d’anchois salés. Plus qu’une collation, c’est un vrai déjeuner qui demande une digestion minutieuse ! Parmi les plats principaux, il y a une abondance de poissons frais apportés par les bateaux de pêche locaux : le thon et l’espadon sont des spécialités à ne pas manquer. Cannoli, cassate, glace servie avec de la brioche chaude sont les douces tentations des desserts locaux.
Si vous venez visiter San Vito Lo Capo, vous savez que faire et que voir !