Orgosolo est une ville d’un peu plus de 4000 habitants au pied du Supramonte, dans la région de Barbagia et à la frontière de la province d’Ogliastra. Célèbre pour avoir donné naissance Antonia Mesina et pour la protestation de Pratobello contre l’armée italienne. Ce lieu est aussi tristement connu pour un passé marqué par le phénomène du banditisme. Actuellement, c’est devenu une destination touristique populaire dans la région de Nuoro et visiter Orgosolo est incontournable !
Il n’y a pas un morceau de mur dans ce petit village qui ne soit magistralement peint par les mains d’un artiste de rue, et où l’on ne se perd pas dans les couleurs et les histoires de ces peintures qui ne sont jamais prévisibles, jamais lumineuses. Il y a des femmes qui manifestent pour défendre leurs droits, il y a un soldat qui ne veut plus aller à la guerre, il y a un De Andrè qui chante et il y a l’histoire de quand les habitants d’Orgosolo se sont opposés à l’armée italienne. L’histoire des habitants de Barbagia prend forme ici entre la fin des années 60 et le début des années 70, juste pour essayer d’exprimer leur liberté. Et avec le temps, c’est devenu une attraction touristique.
Avant même de rentrer en ville, vous croisez ce beau rocher couvert d’une peinture :
Histoire des peintures d’Orgosolo
La première fresque à Orgosolo a été signée en 1969 par Dioniso, nom d’un collectif d’anarchistes. Quelques années plus tard, pour honorer la Résistance et la Libération de l’Italie du fascisme, un enseignant siennois et ses élèves du collège en créèrent d’autres, auxquels s’ajoutèrent par la suite la contribution de plusieurs artistes et groupes locaux.
Bien que le chef de file de la tradition murale reste Orgosolo, des ville comme San Sperate, Villamar et Serramanna ont cultivé au fil des années ce phénomène artistique et social qui s’exprime encore aujourd’hui sur des enjeux mondiaux et internationaux. Des dizaines de peintures murales embellissent de nombreux autres villages de l’arrière-pays sarde et racontent avec leur propre langue les coutumes et la culture des gens qui y vivent.
La tradition murale de la Sardaigne remonte à Pinuccio Sciola, à un groupe d’architectes milanais ainsi qu’au maître Francesco Del Casino, cependant de nombreuses peintures murales ont été faites par des auteurs inconnus. La passion politique et sociale des années 60 et 70 a donné lieu à des peintures murales collectives aux figures dramatiques, pour raconter la vie des bergers, la misère et les luttes pour la terre, les politisées des années 70 et 80 qui racontaient les transformations de la société italienne ont progressivement cédé la place à des « peintures » décoratives destinées à illustrer la vie quotidienne de la vie pastorale et des villages insulaires.
Les techniques sont très simples. Les muralistes sardes utilisent des peintures à l’eau, typiques de l’intérieur, et donc extrêmement périssables, peut-être pour un choix esthétique selon lequel les œuvres ne sont repeintes que si la communauté en ressent le besoin sinon elles sont vouées à disparaître, laissées à la mémoire. Les styles sont assez divers et vont de l’impressionnisme à l’hyperréalisme, de la peinture naïve au réalisme.
Les peintures murales sardes représentent aujourd’hui une nouvelle forme de mobilier urbain, mais dans la plupart des cas elles entretiennent le message d’un art collectif et populaire soumis au jugement de ceux qui les voient quotidiennement.
Guide audio des peintures murales
Les peintures d’Orgosolo sont nés il y a plus de 50 ans, en tant que symbole et outil de protestation contre l’État et l’armée. Plus de 300 fresques ornent les murs des maisons et des édifices publics à travers la ville, mais surtout dans le centre historique. Si vous le souhaitez, il est possible de visiter Ergosolo et de découvrir les peintures murales grâce à une visite guidée AUDIO; en utilisant un guide audio (un petit appareil portable auquel connecter des écouteurs), il est possible de faire un itinéraire suggestif entre les peintures murales d’Orgosolo et d’écouter une explication détaillée et claire de chacune des peintures via des écouteurs. L’intérêt est qu’il existe dans différentes langues tels que : anglais, français, allemand, espagnol, russe, ainsi qu’en italien bien évidemment.
L’itinéraire part de la Piazza Caduti in Guerra, où vous trouverez un parking pratique : c’est sur ce même parking que vous trouverez un kiosque où louer un guide audio. La durée de la visite est d’environ 1 heure et demie et se déroule principalement le long de la Corso Repubblica où la concentration de peintures murales est plus importante, avec une visite également de peintures situées dans certaines rues étroites du centre historique.
Coût du service : 8,00 € par audioguide (2 personnes). À savoir : la location du guide audio n’inclut pas la location d’écouteurs (prévoyez les vôtres ou payez un supplément).
Vous n’êtes pas obligé de prendre un guide audio et vous pouvez très bien flâner à votre rythme à travers la ville pour découvrir les différentes peintures murales. Ces peintures racontent l’histoire du pays, de la nation et aussi des événements internationaux, comme celui créé pour se souvenir de la tragédie de l’attaque des tours jumelles, qui a eu lieu aux USA en 2001. Actuellement, il y en a plus de 150, je vous suggère de vous procurer une carte gratuite à l’office de tourisme pour ne pas en manquer et suivre un chemin logique pour les admirer consciemment en moins de deux heures.
Sa Dommo e sos Corraine : maison typique
Vous pouvez aussi faire un arrêt à « Sa Dommo e sos Corraine », également connu sous le nom de « Casa Museo Orgosolo ». C’est une grande maison typique d’Orgosolo, pleine d’histoire et de tradition, qui s’étend sur quatre étages et donne sur une cours. Elle est meublée avec des meubles datant des 14ème et 20ème siècles et rappelle la culture agro-pastorale du pays et la culture citadine du Campidano à travers les objets apportés en dot par une mariée de cette région. La visite guidée de l’intérieur est faite par les propriétaires du lieu (Monsieur et Madame Corraine) et traverse l’ancienne cuisine, la salle à manger, la chambre principale, la chambre de bonne et la cave.
Dans l’une des salles, vous pourrez également admirer les reconstitutions de certains costumes sardes, en particulier celui féminin d’Orgosolo célèbre pour le châle jaune (la couleur a été obtenue à partir du safran) et pour le tablier décoré de lys stylisés. Le musée est ouvert tous les jours d’avril à octobre, et les mois restants sur réservation. L’entrée coûte 5€ et vous permet également de déguster les bonbons typiques de la Sardaigne à la fin de la visite dans la maison elle-même.
Que faire à Orgosolo et ses environs ?
- Promenez-vous dans la ville et prenez des photos des peintures murales.
- Arrêtez-vous un instant pour discuter avec les habitants.
- Achetez du fromage pecorino, du salami et des spécialités locales (ici à Ergosolo, il n’y a pas que de belles peintures à observer, la cuisine aussi est excellente !)
- Consacrez une journée à une randonnée au Supramonte !
- Descendez vers Ogliastra en passant par Oliena et Dorgali et rejoignez la mer; de Cala Gonone, vous verrez les montagnes qui vous protègent.
- Mesdames, oubliez les boutiques de haute couture et achetez quelque chose de traditionnel dans l’atelier Maria Corda qui produit encore le Su Lionzu, le mouchoir pour couvrir la tête, typique d’Orgosolo et fait de soie teinte en jaune avec du safran.
- Goûtez et emportez à la maison une bouteille d’Orgosa, Cannonau di Sardegna Doc, œuvre de la cave Orgosa par Giuseppe Musina.
Si vous venez passer un séjour dans l’est de la Sardaigne, vous ne devez pas manquer une visite d’Orgosolo