Erbalunga est un village de la commune de Brando, dans le département de Haute-Corse, au Cap Corse plus exactement. La ville est occupée depuis la préhistoire. Si vous venez visiter Erbalunga, vous ne devez pas manquer le charmant petit port et la Tour d’Erbalunga, une tour génoise du 16ème siècle. Erbalunga est un très bon point de départ pour visiter le Cap Corse en une journée (ou plus).
L’église Saint-Érasme (protecteur des marins) a une façade baroque. Un environnement charmant avec en arrière plan l’église Saint-Érasme (saint patron des marins) à la façade baroque, qui s’élève à l’entrée du village et abrite les croix portées par les pénitents de la semaine sainte. La procession se tient chaque année le 2 ou le 3 juin lors de la fête de la Saint-Érasme avec une bénédiction de la mer et des bateaux qui longe les maisons anciennes jusqu’au petit port de pêche.
Histoire du village d’Erbalunga
Avant la construction de la jetée en 1911, Erbalunga était autrefois un simple scalu, c’est-à-dire un endroit où un bateau pouvait faire escale, comme l’était aussi Lavasina et la quasi-totalité des marines de Corse. Cela n’empêcha pas les habitants des deux vallées de Brando de s’adonner au commerce maritime qui leur assura une certaine prospérité pendant de nombreux siècles.
Brando comptait au début du 17ème siècle la première flotte insulaire avec une vingtaine de bateaux de faible tonnage. Longs de 8 à 15 m pour les plus gros (ces derniers n’étaient pas tirés à terre mais ancrés), ils permettaient la navigation sur les côtes mais aussi la traversée vers la Sardaigne, Gênes, Livourne et Rome où leur faible tirant d’eau permettait la navigation fluviale en remontant le Tibre. Des difficultés économiques, les guerres du milieu du 18ème siècle et la concurrence du port de Bastia entraînèrent la fin progressive de la marine de commerce à Brando. Au début du 19ème, on ne comptait plus que quelques petites embarcations assurant le cabotage vers Bastia et ses environs.
Les barques de pêche, jusqu’alors en minorité, prirent possession des lieux, et les patrons pêcheurs furent particulièrement nombreux jusqu’au début du 20ème siècle.
La création de la confrérie d’Erbalunga en 1817 est liée à l’évolution démographique du village. Bien que protégé par un château et une tour de guet (encore existante), le village est détruit pendant les terribles guerres du 16ème siècle et totalement reconstruit en 1561. La population s’élève à 151 habitants en 1646 ; Erbalunga est alors le troisième hameau de Brando, après ceux de Pozzo et Poretto (196 et 277 habitants). En 1764, il est toujours entouré de murailles, côté terre ; la place conduisant au port est dénommée Pian di Fora car elle se situait juste à l’extérieur des fortifications.
Malgré son espace restreint, Erbalunga devient au milieu du 18ème siècle le premier hameau de la commune : 230 habitants sont recensés en 1770, 415 en 1818, 523 en 1846. Les constructions débordent vers l’ouest avec l’urbanisation de Pian di Fora et le long de la route, percée entre 1830 et 1850. Immeubles et villas y sont édifiés. Le pic de population est atteint en 1866 avec 717 habitants !
En plus des métiers liés à la marine et à la pêche, les habitants exercent dans la deuxième moitié du 19ème siècle et au début du 20ème siècle une multitude d’autres activités : ils sont meuniers, cordonniers, menuisiers, charpentiers de marine, forgerons, tailleurs de pierre, maçons, terrassiers, charretiers, voituriers, chauffeurs, cochers, mécaniciens, bûcherons, boulangers, bouchers, épiciers, buvetiers, cabaretiers, fabricants de pâtes, jardiniers et cultivateurs. Ils sont aussi tailleurs, employés de commerce, domestiques, médecins, architectes, juges de paix, notaires, huissiers, greffiers, percepteurs, employés des postes et des douanes, gendarmes, instituteurs et institutrices, guetteurs au sémaphore de Sagro (après sa construction vers 1870). On compte même un publiciste en 1921 !
Avec les premiers visiteurs et touristes, un restaurant ouvre ses portes vers 1860. Les bergers sont peu nombreux à résider au village ; ils y passent parfois avec leurs troupeaux. Les femmes exercent souvent les professions de couturières et de blanchisseuses ; de nombreux notables de Bastia et de plusieurs villages du Cap Corse envoient leur linge à Erbalunga, longtemps transporté par barque.
Visiter Erbalunga : que faire et que voir ?
Le village d’Erbalunga est traversé par la D80, c’est par cette route que vous allez arriver. Si vous arrivez du sud (Bastia) cherchez le parking sur votre gauche au centre du village. Si vous arrivez du nord (Cap Corse), cherchez ce même parking sur votre droite, il est facilement accessible de la D80. Il est bien situé car il est proche du petit port. Regardez sur la photo ci-dessous, on voit les voitures sur le parking en haut à gauche et en face, lorsque l’on traverse la rue, on arrive au port.
Vous pouvez en premier lieu suivre la D80 dans un sens ou dans l’autre, en allant vers le sud vous aurez de belles vues sur la mer et sur la petite péninsule d’Erbalunga avec sa tour génoise. Vous passerez devant l’église Saint Erasme et sa façade baroque jaune. En vous dirigeant ensuite vers le nord vous découvrirez la plage, une bande de galet (les plages de sable sont rares au Cap Corse).
Engagez-vous ensuite dans les petites ruelles face au parking (de l’autre côté de la route), nul doute que vous serez charmés par ce dédale de maisons typiques. Cette partie du village consiste en un petit groupe de maisons enchevêtrées les unes à côté des autres sur une pointe rocheuse faisant saillie dans la mer, avec une tour génoise en ruine à l’extrémité (Torra d’Erbalunga en corse) : un monument historique classé qui existe depuis 1488. La tour a été détruite lors des invasions de 1553 et reconstruite un peu plus tard. Elle fait partie du réseau de défense mis en place par la République de Gênes. La meilleure vue pour la prendre en photo est au bout de la jetée du port.
Vous pouvez également vous approcher de la tour par une autre ruelle pour la voir de plus près, n’hésitez pas à explorer toutes les ruelles, c’est un petit village facile à découvrir à pied.
Bien que petit, visiter le village d’Erbalunga lui-même est un véritable plaisir, avec des hautes maisons de village traditionnelles bordant les rues anciennes, des ruelles étroites et des passages ornées de sols pavés et décorés de cactus, de plantes et de jasmins parfumés.
Les façades des bâtiments sont plutôt grises et en mauvais état et semblent prêtes pour une nouvelle couche de peinture, mais c’est aussi ce qui fait le charme des vieux villages corses ! Sur la place du port, allez voir de plus près la fontaine jaune (qui mériterait aussi un bon coup de peinture), elle date de février 1891 et l’eau qui y coule est potable. Elle est également bien fraiche car elle arrive tout droit du Monte Stello, un des plus hauts sommets du Cap Corse (1307 m) que l’on voit au loin.
Une fois que vous avez fini d’explorer Erbalunga, prenez le temps de faire une pause pour boire un verre ou manger une glace artisanale sur la charmante place du petit port. Vous y trouverez un certain nombre de cafés et de restaurants pour satisfaire toutes vos envies.
Rire et musique : les festivals à découvrir
Erbalunga propose plusieurs festivals en saison. Depuis quelques années se tient Cap sur le du Rire, un rendez-vous humoristique créé par des jeunes du village ayant lieu mi-juillet. Vient ensuite les nuits du piano (fin juillet – début août), puis mi-août, se déroule le festival de musique d’Erbalunga qui accueille depuis 1989 les grands noms de la musique française. Ces deux festivals de musique ont lieu dans le Théâtre de Verdure, un cadre exceptionnel pour accueillir les événements.
Agréable le temps d’une soirée
Le port d’Erbalunga est aussi très agréable le temps d’une soirée, il y a des restaurants et bars très sympas avec une belle vue sur le port. Le restaurant Le Pirate au bord de l’eau est relativement cher (+ ou – 90€ le menu il me semble) mais les restos un peu plus haut ont des tarifs très accessibles et les deux bars du port sont fréquentés en été, ce qui en fait un super endroit pour un apéro ou un dîner (ou les deux). De plus, la tour génoise est éclairée le soir et est très jolie vue de nuit !
Que voir à proximité d’Erbalunga
Si vous avez aimé visiter Erbalunga, je vous conseille un autre petit village avec une tour génoise et une petite plage de galets à Miomo, à quelques kilomètres au sud d’Erbalunga.
Partez ensuite à l’intérieur des terres du Cap Corse à travers les collines de maquis et découvrez un château en ruine, le château de Castello-Brando (U Castellu), à 3 kilomètres au-dessus du village d’Erbalunga : le hameau est beaucoup plus petit qu’Erbalunga mais est plein de charme et propice à la photographie et à la balade. On dit que le château est hanté ! Une chapelle du 11ème siècle, la chapelle Notre-Dame des Neiges, non loin de là, abrite également des fresques du 14ème siècle.
En se dirigeant vers le nord, une grande plage de sable se trouve à quelques kilomètres, à la marine de Pietracorbara. Il y a une autre tour génoise non loin de la plage : en ruine depuis les années 1940, ce monument, datant du 16 siècle, a été rénové pour devenir une tour de surveillance de la plage.
D’autres photos de notre visite d’Erbalunga
Avez-vous eu l’occasion de visiter Erbalunga lors de votre voyage en Corse ?
LA PLUS BELLE COMMUNE DU CAP CORSE FORZA U POPULU CORSU
Tout à fait d’accord, mais j’ajouterai Nonza en plus 🙂