En France, les remontées mécaniques n’auront pas pu ouvrir pour les vacances de février 2021. De plus, s’évader à ‘étranger ou dans les îles par avion devient plus difficile à cause de la crise sanitaire de la Covid-19. Le tourisme doit donc se renouveler. C’est l’occasion de pratiquer un tourisme plus responsable, permettant un développement soutenable (qualitativement et non quantitativement) sur les plans économique, social, culturel, démocratique et écologique. Cependant, pour être 100% responsable, parvenir à une empreinte écologique soutenable liée au tourisme, il faut soit rester chez soi, soit voyager à pied ou à vélo !
Au plan écologique, la première limite du tourisme classique relève de son empreinte carbone. Un aller-retour Paris-New York par an et par personne correspond à l’empreinte carbone soutenable d’une année ! Cela a d’ailleurs généré le « flight shaming », c’est-à-dire la honte de prendre l’avion, un mouvement qui est apparu en Scandinavie et qui continue à innerver les jeunes générations. Cependant, prendre l’avion pour des vols entre Paris et Marseille par exemple, alors qu’il existe des trains à grande vitesse, s’avère plus incohérent que de prendre l’avion pour se rendre sur un autre continent.
Néanmoins, celui qui décide de rester chez lui, de ne pas prendre l’avion, peut aussi créer une empreinte carbone non soutenable. En effet l’empreinte carbone et l’empreinte écologique dépendent principalement des revenus. Ainsi, la personne qui reste chez elle, mais qui renouvelle trop souvent son matériel informatique, qui télécharge trop de vidéos ou qui achète une nouvelle voiture accroît encore son empreinte écologique.
Le Slow Tourisme
À l’inverse, un tourisme véritablement écologiquement responsable consiste non seulement éviter les limites environnementales précédentes, mais surtout à privilégier un moyen de déplacement qui n’émette aucun C02 pour se rendre en vacances et voyager sur place. Cela suppose donc de faire des choix très radicaux : se limiter à la marche, faire du bateau à la voile ou pratiquer le vélo.
En France, à ce sujet, le cyclotourisme se développe fortement. Il correspond à cette idée de « slow tourisme » qui prône la découverte d’un territoire, dans le respect de l’environnement, à travers des moyens de transports « doux » ; le rythme est plus lent, pour un plaisir partagé aussi en famille. L’hexagone compte d’ailleurs près de 19 000 kilomètres d’itinéraires dont 10 parcours EuroVelo, c’est-à-dire des circuits qui traversent plusieurs pays européens. Vous avez donc le choix !
Parmi les itinéraires qui parcourent la France, veuillez noter la route des Pèlerins, la véloroute du littoral de la Manche, l’itinéraire Londres-Rome qui passe en Lorraine et en Alsace, l’EuroVelo des fleuves, l’EuroVelo 8 le long du littoral méditerranéen et aussi la superbe véloroute La Vélodyssée, ponctuée de voies vertes en Bretagne et le long de l’Atlantique.
Le vélo en famille
La sensation de liberté éprouvée par le vélo, sur des véloroutes et voies vertes, vous suivra longtemps. Il faudra, en revanche, motiver vos enfants pour que leurs tours de roue soient synonymes de plaisir. Pour cela, deux conseils sont généralement communiqués aux parents : respecter le rythme de l’enfant et choisir la destination en famille pour qu’elle soit partagée.
Un enfant maîtrise le vélo en moyenne autour de 5 ans. À partir de 6 ou 7 ans, ses capacités physiques lui permettent de véritablement pratiquer. Entre 7 et 13 ans, l’endurance n’est pas moins élevée que celle des adultes. Mais attention avant de vous lancer dans de longues expéditions. Mieux vaut avoir fait plusieurs petites sorties avant. Et veillez autant que faire se peut à ménager des voies de sortie pour que la balade ne finisse pas en drame : retour en transports, barre de traction pour la fin du parcours, remorque pour mettre enfant et vélo dedans…
Un enfant peut rouler longtemps. Cependant, des objectifs ludiques doivent jalonner les parcours. La côte que vous souhaitez voir grimper par votre progéniture ne peut représenter un objectif en soi. Il faudra trouver autre chose de plus rieur et motivant, comme la perspective du camping ou du lieu d’arrivée.
Les vacances à vélo en famille, en France et en Europe, représentent donc un excellent moyen de contribuer à baisser les déplacements de tourisme lointain et diminuer les émissions de C02, d’autant qu’en 2016, les transports représentaient 24,4 % des émissions mondiales de C02.
Nous sommes à l’aune d’un changement profond des habitudes touristiques, nous le sentons tous à notre niveau, qu’il soit voulu ou contraint. Il ne s’agit pas de se limiter à la relocalisation, mais de modifier l’ensemble du processus de production et de consommation du local jusqu’au mondial. Si le tourisme doit faire partie de l’équation, pensez au vélo ! Il vous procurera une liberté insoupçonnée.