Le jardin de cactus à Lanzarote fut la dernière œuvre de César Manrique sur l’île. Il est situé près du village de Guatiza sur la route de Mala (Communauté de Teguise) et est très facile à identifier par une sculpture de cactus d’une hauteur de 8m faite par Manrique et située juste en face de celui-ci.
Le jardin botanique d’une taille de 5000 mètres carrés environ possède 10.000 cactus provenant de plus de 1000 espèces différentes originaires d’Amérique, de Madagascar et des îles Canaries. Ils ont été amenés sur l’île de Lanzarote par l’expert en botanique Estanislao Gonzalez Ferrer.
Origines et conception du jardin
Inauguré en 1990, le jardin de cactus à Lanzarote est l’ultime chef-d’œuvre de Manrique et symbolise sa passion pour la fusion de la nature et de l’art. Situé à Guatiza, dans la partie nord-est de Lanzarote, le jardin a été construit sur une ancienne carrière de pierre ponce, profitant de cette concavité naturelle pour créer un amphithéâtre végétal spectaculaire.
La vision de Manrique était de transformer ce site autrefois dégradé en un sanctuaire pour les cactées, soulignant ainsi la capacité de la nature à se régénérer et à s’épanouir même dans des conditions hostiles. L’entrée du jardin est marquée par un moulin à vent traditionnel, rappelant le patrimoine agricole de l’île et servant de belvédère offrant une vue panoramique sur tout le jardin.
Comme mentionné, le jardin a été construit sur une carrière où les cultivateurs locaux extraient les cendres volcaniques appelées rofe ou picon, ils les utilisent pour couvrir les jeunes pousses et garder l’humidité nocturne dans le sol, une technique très importante en raison du manque d’eau.
Le travail architectural a été créé comme une construction multi-niveau de pierre assez semblable à un amphithéâtre romain. Le plus frappant est le portique à l’entrée, la boutique et le restaurant-café construit en pierres basaltiques ouvragées à la main. Le jardin des cactus de Lanzarote est complété par un charmant moulin à vent (un moulin à mil) restauré par César Manrique en 1973.
Un voyage botanique
Le jardin de cactus abrite plus de 9 000 spécimens appartenant à plus de 1 100 espèces différentes, provenant de tous les coins du monde : des Amériques à Madagascar, en passant par les Canaries elles-mêmes. Le parcours serpente entre des sentiers, des étangs et des rochers, permettant aux visiteurs de découvrir la richesse et la variété des formes, des textures et des couleurs des cactées.
Certaines espèces impressionnent par leur gigantisme, d’autres fascinent par leur forme spiralée ou leur épine remarquable. Au-delà de leur esthétique, ces plantes racontent aussi l’histoire de l’adaptation, illustrant comment la vie trouve toujours un moyen de persévérer face à l’adversité.
L’intégration harmonieuse dans le paysage
L’un des principaux talents de César Manrique était sa capacité à intégrer ses œuvres dans le paysage naturel de l’île de Lanzarote sans le perturber. Le jardin de cactus ne fait pas exception à cette règle. Les murs en pierre volcanique, les étangs et les chemins ont été conçus pour s’intégrer harmonieusement dans le terrain naturel, créant un équilibre entre l’homme et la nature.
Le choix des matériaux, tels que la pierre basaltique noire, contraste parfaitement avec le vert éclatant des cactus, offrant une palette de couleurs à la fois audacieuse et naturelle.
La symbolique du jardin
Pour César Manrique, le jardin de cactus était plus qu’un simple espace botanique. C’était une ode à la résilience de la vie et un symbole de la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature. Dans un monde où la destruction des écosystèmes est une réalité préoccupante, ce jardin rappelle l’importance de la préservation, de la valorisation et de la célébration de la nature. La transformation d’une carrière abandonnée en un éden botanique est une métaphore puissante de la régénération, montrant que même les espaces dégradés peuvent être revitalisés avec passion et respect.
Le jardin de cactus à Lanzarote est bien plus qu’un simple jardin. C’est un musée vivant, un testament de l’ingéniosité de César Manrique et un rappel constant de la beauté et de la résilience de la nature. Pour les visiteurs de Lanzarote, c’est une escale incontournable, une chance de se perdre dans un monde de formes étranges, de couleurs vibrantes et de merveilles botaniques.
Informations pratiques
- Adresse : Carretera General del Norte, s/n, 35530 Guatiza, Lanzarote
- Téléphone : +34 928 52 93 97
- Horaires du jardin : tous les jours de 10h00 à 17h00
- Horaires Café, restaurant et boutique : tous les jours de 10h00 à 16h45
- Temps de visite recommandé : 1H30
- Tarifs : 8€ par adulte et 4€ par enfant (7-12 ans)
- Site officiel : cactlanzarote.com
Le visiteur peut choisir lui-même où aller. Il existe différents itinéraires en cas de besoin pour s’orienter. Le jardin invite à admirer la beauté particulière de nombreux cactus. Ceux étant en fleurs sont merveilleux. En outre, il y a un joli étang avec des poissons, où le visiteur peut prendre un peu de repos. Avant de quitter le jardin il ne faut pas manquer de jeter un œil à l’intérieur du moulin, qui offre un panorama sur le paysage volcanique dans le jardin. Un endroit idéal pour prendre une photo !
La visite du jardin
Comme pour tous les CACT (Centres d’Art, de Culture et de Tourisme) de Lanzarote, l’expérience de visite du Jardin de Cactus commence à l’extérieur, où vous êtes accueilli par une immense sculpture en métal représentant un énorme cactus avec des centaines de pointes.
En passant près des murs en pierre volcanique, il y a la réception. La disposition de l’entrée empêche de voir l’œuvre dans son intégralité et, c’est lorsque vous empruntez un couloir étroit que l’image du jardin complet apparaît. César Manrique démontre ainsi ses talents de scénographe.
D’un point de vue en hauteur, vous contemplez le jardin, un espace plein de couleurs vives et avec plusieurs éléments qui retiennent l’attention : moulin, terrasses, monolithes en pierre volcanique, parterres de fleurs, étangs et cactus. Étonnamment, tout cela forme un tout merveilleux.
Les tons rouges, noirs et bruns de la terre volcanique contrastent avec la verdure de la flore, bien que les éléments les plus frappants soient les monolithes basaltiques dispersés à la suite de l’extraction de la carrière. Sans pratiquement y intervenir, Manrique les transforma en sculptures naturelles.
Et que dire des cactus ? Existe-t-il des plantes plus fascinantes que ? Son grand nombre de variétés, ses formes, son exotisme et sa beauté vous enchanteront en parcourant les allées du Jardin.
D’un côté de l’espace central, la forme du magasin est surprenante, une structure circulaire qui reproduit les taros, abris en pierre dans lesquels se réfugiaient autrefois les bergers de l’île.
Au fond, et en hauteur, se trouve le restaurant, avec une terrasse d’où l’on a une autre belle perspective. N’oubliez pas de visiter son intérieur car c’est là que le langage de l’artiste est le plus fortement reconnu. Des détails ornementaux imaginatifs, des meubles, du bois, du verre, des références constantes à la mer, la réutilisation des matériaux, un escalier hélicoïdal avec une sculpture spectaculaire faite de bouées de verre et de tiges de métal…
Au-dessus du restaurant, sur une terrasse supérieure, l’ancien moulin à mil, dont l’intérieur est accessible. L’un des rares moulins à mil traditionnels conservés à Lanzarote parmi les nombreux qui existaient dans le passé pour profiter du vent, si présent dans le climat de l’île.
Avant de quitter le jardin de cactus, faites un passage aux toilettes, vous y rencontrerez aussi le génie créatif de César Manrique, qui les a conçus comme d’authentiques œuvres d’art.
Les expériences insolites du CACT
L’un des petits luxes à s’offrir lors d’un voyage à Lanzarote est de profiter de l’une des expériences insolites proposées par le CACT (Centres d’Art, de Culture et de Tourisme). Ce sont des expériences qui permettent de découvrir de nouveaux aspects et recoins des œuvres de César Manrique.
Le prix est beaucoup plus élevé qu’un billet normal, mais ce qu’ils proposent est également différent.
Vous pouvez consulter l’offre pour le jour de votre voyage sur cactlanzarote.com. Vous trouverez aussi les horaires, en quoi ils consistent et, si vous le souhaitez, vous pourrez faire la réservation.
A ce jour, les expériences insolites existantes et leurs tarifs sont :
- Jardin de cactus : expérience Insolite 35€ par personne
- Montagnes de Feu : expérience Insolite 45€ par personne
- Jameos del Agua : expérience Insolite 40€ par personne
L’expérience insolite du jardin de cactus
Nous avons opté pour l’expérience insolite du Jardin de Cactus, même si nous les aurions toutes faites si nos finances le permettaient. Lors de notre prochaine visite, nous en essaierons une autre.
C’était la deuxième fois que je visitais le Jardin de Cactus à Lanzarote, mais la fois précédente, je l’avais fait par moi-même. Contrairement à d’autres centres comme par exemple la Cueva de los Verdes, le jardin ne se visite pas avec un guide et cette première fois j’ai été fasciné par le lieu, mais je suis repartie avec le sentiment d’avoir raté beaucoup d’informations intéressantes.
J’avoue que j’adore les cactus et cela me semblait déjà une raison suffisante pour opter pour cette expérience insolite, mais ce que j’ai reçu était bien plus que prévu. Je ne veux pas révéler les petits secrets et détails que j’ai appris sur le jardin pour que vous aussi soyez surpris, je vais juste vous parler un peu de ce en quoi cela consiste pour que vous puissiez décider de le faire ou non.
À la porte, nous avons été accueillis par notre guide, Abigail Curbelo, une personne charmante qui a beaucoup contribué à nous faire adorer l’expérience. Grâce à la proximité et à la connaissance d’une personne du terroir, Abigail nous a guidés à travers chaque recoin, nous apprenant à regarder le jardin sous tous ses angles, quelque chose de très typique de César Manrique.
Le parcours est parfait pour ne rien manquer et nous nous sommes arrêtés et avons remarqué une multitude de détails que nous n’aurions pas vus seuls.
Nous avons appris beaucoup de choses intéressantes sur les cactus du jardin, mais aussi sur l’intervention de César Manrique : Savez-vous que les pêcheurs utilisaient les pointes dures de certains cactus pour coudre des filets ? Savez-vous quel a été le premier cactus que César Manrique a lui-même planté dans le jardin ? Pouvez-vous trouver du symbolisme et des objets cachés dans les dessins des toilettes du jardin ? Quel cactus est connu sous le nom de langue de belle-mère ? Pour répondre à ces questions et bien d’autres encore il faudra oser vivre l’expérience.
Pour finir, une dégustation de 4 petites tapas de produits locaux sur la terrasse du restaurant est incluse. Dans notre cas, il s’agissait de pois chiches, de gofio aux raisins secs et aux noix, de fromage canarien et d’une croquette de mozzarella et de cactus. Et une glace au cactus délicieuse.
Selon les informations, l’expérience dure une heure, mais la réalité est qu’avec la dégustation, elle dure un peu plus longtemps. En effet vous pouvez rester au restaurant aussi longtemps que vous le souhaitez et profiter d’une vue spectaculaire sur le jardin de cactus.
Même si à première vue le prix de 35€ peut paraître cher par rapport aux 8€ du billet ordinaire, je dois dire qu’ils sont absolument justifié. Pensez-y : soustrayez le prix d’entrée, le prix des tapas, de la bière, de la glace et le prix d’une visite guidée. Qu’en pensez-vous maintenant ?
Avant de me rendre à Lanzarote, à la recherche d’informations sur le Jardin des Cactus, j’ai lu une critique qui disait ce qui suit : « Une visite totalement inutile, il n’y a que des cactus. À cet égard, la phrase suivante prononcée par César Manrique me vient à l’esprit :
Dans les voyages, la culture nous est offerte de manière facile et naturelle, mais il y a un phénomène que nous avons l’obligation de diffuser, qui est simplement d’apprendre à VOIR puisque l’homme a une capacité infinie d’adaptation et d’information, pour que il peut ressentir l’immense joie de l’analyse dans la totalité des choses et ne pas passer sa vie à regarder sans savoir parce qu’on ne sait pas voir. César Manrique