La Fondation César Manrique est basée à Taro de Tahíche. Le bâtiment était l’ancienne résidence de César Manrique de 1968 jusqu’à sa mort en 1992. Cette propriété reflète le concept créé par Manrique, un merveilleux mélange d’environnement naturel et de design moderne. L’architecte Frei Otto a déclaré que Taro de Tahiche « c’est quelque chose de spécial. Cela me rappelle des maisons similaires à Pedregal, au Mexique, mais c’est unique, c’est possible, c’est Lanzarote, c’est totalement Manrique, c’est vieux et nouveau : grottes, passages, eau, escaliers, éclairage du dessus… »
C’est quoi la Fondation César Manrique ?
C’est probablement l’œuvre qui représente le mieux les idéaux artistiques et personnels de Manrique. La maison a été construite en 1968 au sommet d’un sentier volcanique issu d’une éruption volcanique survenue en 1730-1736. Cette construction, qui s’étend sur 3000 m2 dans une propriété de 3 ha, se caractérise par le dialogue entre le bâtiment et la nature grâce à la fusion entre le volcan et l’architecture dans une relation de respect mutuel. Manrique a utilisé, au niveau inférieur, la formation naturelle de cinq bulles volcaniques pour créer un espace de vie inhabituel et exemplaire au sein d’un espace naturel. L’extérieur de la maison et le niveau supérieur s’inspirent de l’architecture traditionnelle de Lanzarote à laquelle l’artiste a incorporé des éléments fonctionnels de conception moderne (grandes fenêtres, espaces généreux, éclairage zénithal, etc.).
On peut aussi visiter la magnifique piscine peinte en blanc (signature de Manrique), la petite piste de danse, le four, le barbecue… tout cela au milieu d’une abondante végétation et d’un basalte omniprésent. Le dernier espace, en se dirigeant vers la sortie, est l’ancien studio du peintre qui a été reconverti en salle d’exposition de sa peinture. La Fondation César Manrique, créée en 1992, est une institution privée à but non lucratif qui accueille plus de 300 000 visiteurs par an. Ce lieu constitue une plate-forme culturelle en accord avec le point de départ de l’attention qu’il porte sur trois axes de développement : la réflexion culturelle, les arts et l’environnement naturel.
Pour Manrique, la nature était la référence fondamentale de son travail et de son existence et, jusqu’à la fin de ses jours, il a su maintenir un engagement profond en faveur de la défense de l’environnement naturel et, plus concrètement, de son île natale, Lanzarote. Si vous voulez en savoir plus sur le développement de Lanzarote et sur le travail de César Manrique, vous devriez prendre le temps de visiter la Fundación, qui est bien plus que ses « Jugetes del Viento » (jouets à vent).
La volonté de César Manrique
César Manrique défendait une approche écologique du développement, mais avait besoin de démontrer physiquement à la fois ses compétences d’architecte et ce qu’il était possible de réaliser en unissant l’art à la nature afin de gagner l’opinion.
« Je veux extraire l’harmonie de la terre pour unifier mon sens de l’art » (César Manrique). Il a donc décidé de construire une maison en utilisant un terrain qui avait été enterré sous une mer de lave. Cet exploit d’architecture a été le premier ouvrage majeur de Manrique à Lanzarote.
Il résume parfaitement son approche organique et son désir de créer une symbiose parfaite entre l’homme, l’art et la nature. Manrique a découvert son site en parcourant les champs de lave qui entourent une grande partie de Tahiche. La pointe verte d’un figuier attira son attention juste au-dessus de la mer de roche volcanique noire et découvrit de plus près que celle-ci avait émergé de l’une des cinq grosses bulles créées dans le flux de lave. Les travaux ont commencé, les cinq bulles souterraines ont été interconnectées et fin 1968, la création était terminée, lui fournissant le travail et l’espace d’affichage parfaits et un modèle et une vision pour le développement futur.
Informations pratiques et visite
La Fondation César Manrique est située dans la rue Jorge Luis Borges, juste à côté du rond-point de Tahíche en direction de San Bartolomé. Le lieu est ouvert tous les jours de 10h00 à 18h00.
- Site internet : fcmanrique.org
- Adresse : Taro de Tahíche – C/ Jorge Luis Borges, 16, 35507 Tahíche
- Téléphone : + 34 928 843 138
- Prix d’entrée : adulte 10€ et enfant de moins de 12 ans 3€.
1. Le Patio du Citronnier
Le Patio du Citronnier est un accessible par la première porte d’entrée de la maison, laquelle est ornée de formes architecturales typiques de Lanzarote, adaptées par César Manrique à son époque. Ce patio est pavé de dalles volcaniques, un matériau local fréquemment utilisé par l’artiste. Parmi les éléments distinctifs, on trouve d’un four traditionnel, une cheminée en basalte incrustée dans le mur, avec une riche décoration d’objets usagés provenant du monde agricole et de la pêche à Lanzarote. Les couleurs dominantes dans ce patio – le blanc du badigeon, le noir de la pierre volcanique, les tons boisés et le vert de la végétation – créent une palette chromatique harmonieuse. Cette atmosphère permet aux visiteurs de s’immerger dans l’univers de César Manrique de manière naturelle.
2. Le rez-de-chaussée
Le rez-de-chaussée emprunte de nombreuses caractéristiques à l’architecture traditionnelle des Canaries : portes et volets en bois, cour intérieure, construction basse d’un étage avec murs épais et cheminées de style nord-africain. Mais une fois que vous êtes entré dans la maison et que vous avez traversé ce qui était autrefois le salon, vous sortez sur le balcon et les escaliers qui surplombent le jardin en contrebas. A partir de là, il est clair qu’il s’agit d’une maison pas comme les autres.
3. L’étage
Le parcours à travers la maison vous mène ensuite à l’étage supérieur, qui abrite une importante collection d’art moderne, comprenant des dessins de Picasso, Miro et d’autres artistes de renom. Vous commencez ensuite la descente vers les salles à bulles volcaniques : le flux a été bien conçu pour garantir que même les jours de grande affluence, les visiteurs se dirigent dans la même direction et que tout le monde puisse prendre des photos sans trop de monde autour.
4. La première bulle
Une fois que vous avez atteint le bas de l’escalier volcanique, vous entrez dans la première bulle de la maison, où une fontaine murmure doucement à l’arrière-plan. Cette bulle est presque zen dans son utilisation judicieuse de la texture, de la lumière, de l’eau et de la plantation.
Un passage s’ouvre dans le rocher et vous devez avancer jusqu’au premier salon : un espace élégant, décoré avec une table basse en marbre blanc, un magnifique palmier royal et un canapé en béton avec des coussins en vinyle blanc. Certains éléments de cette première bulle rendent hommage à Georgia O’Keeffe (crâne de la chèvre) et à Barbara Hepworth (pots en porcelaine sur la table).
5. La bulle rouge
De cette bulle, le passage mène à la bulle rouge, avec un figuier (mort), peut-être le figuier que Manrique a aperçu pour la première fois lorsqu’il a découvert l’endroit. Cette bulle a des coussins en vinyle rouge et une statue d’un homme et une femme. L’escalier qui la relie à l’étage supérieur donne accès au salon principal – bien qu’il ne soit utilisé que par le personnel de la Fondation.
6. Le jardin
Après le passage dans le jardin, vous pourrez apercevoir la salle de douche sur votre droite, complétée par des robinets de douche dépassant des murs de pierre. Ensuite, vous êtes dehors, dans le jardin en contrebas, vous aurez un aperçu de l’étage supérieur avec son étonnante piscine turquoise. Le jardin est compact mais joliment fini et comprend un beau coin salon près du barbecue, un chemin aménagé avec de grandes dalles volcaniques et un pont au-dessus de la piscine.
7. La plus grande bulle
En traversant le jardin, vous atteignez un autre passage, partiellement ouvert, qui communique avec une autre pièce, cette fois-ci avec un figuier vivant poussant au milieu. C’est la plus grande bulle en dehors du jardin et elle est décorée dans un style similaire aux autres. Les escaliers qui mènent à cette bulle vous mènent directement à ce qui était l’atelier de Manrique. C’est maintenant une galerie où sont exposées la plupart de ses œuvres dans une exposition permanente.
8. Le dernier espace
En sortant, vous vous retrouvez à l’extérieur et une série de marches vous mènent à un jardin planté de manière plus formelle avec une autre fontaine. L’aspect le plus étonnant de ce jardin est la grande fresque murale, créée à partir de carreaux brisés et représentant plusieurs taureaux.
Au bord de ce jardin se trouvent la boutique de la Fondation et un petit var, où vous pourrez vous asseoir et contempler l’atmosphère de la maison. Les environs de la Fondation comprennent également une galerie séparée pour les petites expositions, les bureaux de la Fondation et les terres à moitié sauvages et à moitié cultivées qui entourent l’ensemble.
Une visite à la fondation César Manrique vous emmène dans un monde où l’art et la nature se mêlent pour ne former qu’une seule et même œuvre. C’est une œuvre d’art en soi, où nature et architecture se fondent en une seule pièce. La visite de cette maison, qui semble provenir d’une mer de lave, est une expérience exceptionnelle et permet de comprendre le travail et le message de l’artiste.