J’ai eu l’occasion de visiter Carbini récemment, un village typique de l’Alta Rocca. C’est un charmant village qui se visite en plus ou moins deux heures. Les maisons de pierre aux toits de tuiles oranges sont des maisons corses traditionnelles de cette région !
Que faire et que voir dans le village ?
Village dont le nom est indissociable des Giovannali hérétiques pourchassés par l’église au 14ème siècle, Carbini se dresse à cet endroit dès le Moyen Âge, dominant les vallées du Fiumicciccoli et de l’Urtolu, carrefour d’importantes voies vers l’extrême sud et l’Alta Rocca.
Son destin est lié à la vallée de l’Urtolu, à ses châteaux médiévaux, désertés à la fin du 16ème siècle et dont les villages abandonnés ne furent jamais repeuplés. Elle ne fut habitée que par des bergers transhumant durant l’hiver. De cette époque date l’église pievane, de style roman, remarquablement conservée, dédiée à San Ghjuvani Battista (Saint Jean Baptiste).
À côté, se trouvent les ruines d’une autre église plus petite dédié à San Quilicu. Le campanile à sept étages aurait été bâti par Masciu Maternatu, maître maçon auquel on attribue les plus beaux ouvrages architecturaux du sud de l’île. Il fut réhabilité au cours du 19ème siècle à la demande de Prosper Mérimée qui y voit le plus ancien clocher de Corse.
1. L’église St Jean Baptiste
A la fin du 11ème siècle, le Pape confie l’administration de la Corse à l’archevêque de Pise avec pour mission de « replacer la Corse sous la juste-et glorieuse administration apostolique, trop longtemps délaissée ». Les prélats pisans se lancent dans une vaste réorganisation des structures religieuses de l’île qui perdure pendant toute la période médiévale.
Leur évolution entraine l’abandon et le remplacement des anciennes églises. Les églises Saint Jean Baptiste de Poggio di Tallà et de Carbini sont deux beaux exemples de bâtiments de cette époque. Leur vocable rappelle la fonction baptismale et leur . L’édifice est construit en pierres taillées (i quadri), ce qui exige l’emploi d’artisans spécialisés et de maîtres maçons.
Du fait de l’influence de Pise, les églises corses du 11ème-13ème siècle reprennent le style roman dit « pisan » que l’on trouve en Toscane et en Sardaigne. En Corse, du fait des moyens limités, les églises ne peuvent prétendre au même faste. Le décor est rare, limité à des sculptures, les architectes préférant jouer sur le rythme et parfois la polychromie des pierres taillées. Ce sont des monuments peu élevés, disposant d’une nef unique, terminée par une abside semi-circulaire et éclairée par d’étroites fenêtres. L’église peut être flanquée d’un campanile, comme ici à Carbini.
Vous pouvez faire un arrêt près de l’église, il y a un parking proche pour se garer. Allez faire le tour de l’église et admirer les anciennes tombent derrière. Si vous avez de la chance comme moi, il y aura la clef sur la porte latérale de l’église pour entrer et admirer l’intérieur.
2. Le village et le sentier des Giovannali
Dirigez-vous vers le village en prenant le temps d’admirer les belles maisons en pierre ! Au centre du village, vous trouverez un chemin piétonnier qui grimpe vers les hauteurs du village. Il y a un panneau indiqué « Sentier des Giovannali », ce sentier vous permettra de visiter le village plus en profondeur et vous emmènera ensuite sur la colline avec la croix que l’on aperçoit derrière le village.
C’est très intéressant : il y a des panneaux tout le long qui expliquent l’histoire de la confrérie des Giovannali. Fondée à Carbini en 1352 par le frère Ristoru, sous l’autorité du frère Giovanni Martini, vicaire du Tiers Ordre de St François pour la Corse, la confrérie se compose, à l’origine, d’une centaine de fidèles. dont une majorité de femmes. Le nom de « Giovannali » dont on ne connaît pas l’origine, vient peut-être du nom de son fondateur ou du nom de l’église de Carbini. Pour certains auteurs. il pourrait venir de l’Evangile de St Jean, dont se seraient réclamés les membres de la confrérie.
Je ne vais pas vous raconter toute l’histoire de la confrérie ici, je vous laisse la découvrir lors de votre visite, mais sachez que la croix tout là haut est liée à cette histoire ! Le sentier des Giovannali grimpe un peu mais il est vraiment très facile et rapide à parcourir. Si vous prenez le temps de lire les panneaux, vous devriez être en haut en seulement 15-20 minutes.
Une fois en haut, vous pourrez voir la croix de près ! La vue depuis le haut de la colline est magnifique, aussi bien sur le village que sur son environnement. De plus, il y a une table d’orientation : très pratique pour savoir tout ce qui vous entoure !
Redescendez ensuite par le même chemin et profitez-en pour explorer d’autres petites ruelles du village avant de repartir sur les routes de Corse ! Pour ceux qui aiment la randonnée, il y a également quelques départs au centre du village !
Carbini est un joli petit village ou l’on trouve comme à Puissalicon un campaille.
voir la page : http://www.puissalicon.com/tour.html